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La  Présidence Hollande

L’équilibriste

1  L’auteur

 L’auteur a exercé des fonctions comme économiste et comme responsable de plusieurs services et projets dans une institution financière.  Sa motivation est pédagogique. Il a une expérience de l’enseignement ; il a été chargé de travaux à HEC pendant deux ans. Il a rédigé dans le passé deux livres  en collaboration avec Denis Besnard, l’un pour les étudiants sur le thème de la monnaie et de la politique monétaire, l’autre à destination du grand public sur la Banque de France dans la collection Que Sais-Je.

2  Pourquoi un livre sur la présidence Hollande ?

Il est utile de porter un regard lucide sur le début du quinquennat de François Hollande, en analysant les faits et les résultats, avec un double objectif :

- démystifier les discours officiels, qui sont souvent des postures politiques ou des annonces démagogiques et sans lendemain. Il y a un fossé entre, d’un côté,  le discours et, de l’autre,  les décisions, les actes, et les résultats.

La politique ne se réduit pas à des paroles. Elle prend corps et doit être assumée dans une stratégie clairement expliquée et dans la mise en œuvre de moyens. François Hollande aime bien les discours mais le verbe présidentiel manque de crédibilité et de fiabilité. Les décisions ne coïncident pas avec les paroles et les engagements.

- prendre du recul par rapport à l’abondance d’informations, qui nous inondent quotidiennement. Il faut opérer le tri et faire ressortir les principales orientations.

3  Pourquoi avoir sous titré le livre « L’équilibriste » ?

 François Hollande s’est placé dans une situation politique instable. Il a éloigné de lui son électorat et une partie de sa majorité en adoptant un cap social libéral et en prenant des mesures non conformes à ses engagements de candidat, sans pour autant gagner la confiance de la droite et des entreprises qu'il veut soutenir. Pour gouverner, il est contraint de trouver des compromis incessants pour tenter de réconcilier les socialistes avec le monde de l’entreprise, la gauche idéaliste avec la gauche réaliste, les frondeurs du parti socialiste avec la Commission européenne. Cette attitude est source de confusion, de revirements, et, au final, d’immobilisme. Les orientations politiques ont perdu en clarté. La politique de François Hollande est devenue illisible.

 Ce comportement est renforcé par un caractère solitaire et hésitant. Très souvent, le président préfère renoncer à décider plutôt que de prendre un risque politique, qui nuirait à son image de l’homme normal qui apaise  Il veut satisfaire toutes les parties au risque de mécontenter tout le monde. Il est comme le funambule sur un fil, avançant à pas mesurés, penchant tantôt à droite, tantôt à gauche, au gré des rapports de force.

4   Comment s’articule le livre ?

Le livre présente, en onze chapitres, les mesures mises en oeuvre dans les principaux domaines de l’action politique.

-il  démarre dans les premiers chapitres sur le début calamiteux de l’été 2012  (acceptation du pacte de stabilité budgétaire imposé par l’Allemagne sans véritable contrepartie sur une politique de relance économique, gestion catastrophique du conflit chez Peugeot).

-Il traite ensuite de la politique budgétaire, en montrant le dérapage des déficits et le :renoncement aux objectifs initiaux, la politique en direction de l’entreprise, la politique industrielle.

- il aborde la transition énergétique, très lente à se traduire dans une loi de programmation, qui ne sera adoptée qu’en 2015..

-la politique sociale est analysée sous plusieurs angles (emploi, logement, éducation, santé). Elle reste modeste et n’est pas de nature à réduire la pauvreté

-dans le champ régalien,  l’accent est mis sur la politique migratoire, la politique judiciaire, la politique étrangère.

-les réformes de type institutionnel  montrent un réel manque de courage politique.

-le livre se termine sur les réformes de société, avant une mise en perspective en conclusion.

5 Qu’est ce que le livre met en valeur ?

Le livre met en valeur l’ambiguïté de la politique suivie. C’est la conséquence de la recherche permanente de concessions. Cette ambiguïté est illustrée tout au long du livre, dans les promesses non tenues, les réformes inabouties, abandonnées ou reportées, les revirements de position, le dialogue social non mature.

6  Pourquoi la relance de l’économie française est un échec ?

Le discours incantatoire et délibérément optimiste sur le retour de la croissance et sur l’inversion de la courbe du  chômage est destiné à entretenir la confiance dans la politique suivie, mais il se révèle illusoire et se trouve en porte-à-faux avec les réalités. Il a accrédité le sentiment d’une forme de naïveté de François Hollande, voire d’incompétence. Certains ont même parlé d’amateurisme.

La relance économique est un échec pour deux raisons, l’absence de consensus pour une relance économique concertée avec les partenaires européens, d’une part,  les mauvais choix de politique économique interne, l’absence de réformes significatives et la lenteur des mesures pour favoriser l’émergence de nouvelles activités, d’autre part. François Hollande est en échec aussi bien sur la croissance que sur la réduction des déficits publics.

7  Que retenir en conclusion ?

On peut  retenir l’impuissance et l’isolement aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, malgré les discours conciliants mêlés d’autosatisfaction. Au plan interne, le président s’est coupé d’une grande majorité des Français et d’une partie des forces de gauche, qui le soutenaient lors de la campagne présidentielle.. Sur le plan international, la France est relativement isolée.  Ses initiatives n’entraînent pas l’adhésion de ses partenaires européens, notamment de l’Allemagne.

Le livre peut être commandé via le site internet des éditions l’Harmattan :

www.éditions-harmattan.fr

On peut aussi se le procurer par l’intermédiaire de plateformes (Amazon et Kindle ; Apple et ebookStore, la FNAC, etc…) ou d’une librairie généraliste.

SOMMAIRE

1. Le rêve évanoui

Le champion du compromis
Les premiers pas
L’investiture et les symboles
La garde rapprochée
Une compagne indépendante
Un gouvernement sans surprise
Un début laborieux
La politique étrangère : isolement

2. Le pouvoir sous pression

Une victoire en demi-teinte aux élections législatives
Les fourches caudines de l’Europe
Le redressement des finances publiques : un choix
stratégique
Les réformes différées
L’État régalien en action

3. La contrainte budgétaire

Le nouveau cadre budgétaire européen
Le budget sévère de 2013
Le desserrement

4. L’inspiration libérale

La restauration de la compétitivité
Les entrepreneurs courtisés
Les financements privés recherchés

5. La stratégie industrielle

Arnaud Montebourg : le ministre à plusieurs facettes
Les financements publics
Le volet défensif : impuissance
Le volet offensif : dispersion
L’industrie automobile : surveillance de l’État
L’économie numérique : retard à rattraper

6. La transition énergétique

Le rêve de l’excellence environnementale
L’absence de consensus
Les décisions reportées
Les énergies renouvelables : incertitudes fâcheuses
Les marchés de l’énergie : libéralisation à petits pas

7. La question sociale

Des réformes sociales sans envergure
La politique de l’emploi inefficace
Le logement en panne
L’éducation à l’épreuve
La santé : un bien mal assuré

8. Les missions régaliennes

La sécurité et l’immigration : le bâton avant la carotte
La justice : la carotte avant le bâton
La politique étrangère : influence amoindrie

9. Les réformes politique et institutionnelle

Le droit de vote des étrangers : un pas en avant, deux
pas en arrière
La rénovation de la vie publique : les réformes
entravées
La décentralisation : de l’immobilisme à la précipitation

10. Les réformes de société

Le mariage des couples homosexuels : le grand clivage
La fin de vie : extrême prudence

11. Le président funambule

Du président normal au monarque républicain
Une personnalité singulière
Du socialisme à la social-démocratie
Le président immobile

Conclusion